Il y a un peu plus de deux semaines, je courais pour la première fois la grande classique parisienne de septembre : Paris-Versailles 2015. Retour sur ce périple de 16 kilomètres.
Autant vous le dire tout de suite Paris-Versailles 2015 pour moi, c’était un peu la catastrophe. Pourtant j’étais motivée, à bloc même ! Je n’avais pas couru depuis 3 jours avant la course, je n’en pouvais plus, mes jambes voulaient courir !
Reprenons les choses dans l’ordre…
Réveil à 7 heures du matin (ça pique le dimanche matin !). Le parcours n’étant pas une boucle, il fallait que nous déposions nos sacs avant 9h30 en consigne. Du coup, on se lève tôt pour bien préparer nos affaires et surtout petit-déjeuner. En temps normal, je ne mange pas avant mon jogging du matin mais le départ était prévu à 10h-10h30 et en plus on allait tout de même courir 16km. Ne pas manger aurait donc été une erreur (l’estomac sur pattes que je suis, aurait forcément eu faim avant le départ).
Sachant que j’allais commencer à courir 3 heures plus tard je n’ai pas pris de précautions particulière. Mon corps avait largement le temps d’assimiler tout ça. J’ai donc pris un petit déjeuner assez classique : café, eau, jus de fruit, 2 tranches de pain complet avec beurre et confiture de mirabelle. Miam !
8h45, on décolle de l’appartement direction les transports. On arrive à 9h15, pensant naïvement que le dépôt de nos affaires en consigne ne serait qu’une formalité. Que neni ! Nous avons bataillé 20 minutes pour trouver un camion vide puis enfin accéder à la table où les gentils scouts nous agrafaient un numéro sur le dossard et le sac posé en consigne ! Le moins que l’on puisse dire c’est que cela nous a réchauffé !
Bien sûr, par précaution, j’ai voulu faire un tour aux WC avant d’aller dans le sas de départ. C’est reparti pour 10 minutes d’attente… Une fois soulagée, nous faisons quelques étirements et échauffements avant de rejoindre le sas de départ.
3,2,1, Partez !
10h45, enfin dans le sas de départ. Un peu serrés mais sous un magnifique soleil et ciel bleu, la Tour Eiffel nous toise.
10h50, je me dis que j’ai encore envie de faire pipi… Mais je me dis que c’est juste le stress du départ, le froid ou l’attente… Bref c’est dans ma tête !
11h52 : C’est parti ! 52ème vague de départ puisqu’une vague d’environ 350 participants partaient toutes les minutes !
Un peu d’emotion pour ce départ quand on voit la foule qui court devant dans les montées (pas moins de 25 000 coureurs ont pris le départ pour cette édition). En plus, les premiers kilomètres sont en fait les derniers de l’Eco-trail 18km que j’ai couru en mars dernier.
4 kilomètres courus tranquillement avec cette envie de faire pipi qui est encore là… Mais je me dis encore que c’est dans la tête. Que je vais me réchauffer et que ça ira (à ce stade j’avais encore froid).
Evidemment on se fait doubler de toute part : coureurs sur-entraînés, papys habitués mais aussi des petits joggeurs du dimanche qui ne savent pas dans quoi ils se sont embarqués. On croise une fille déjà prise de crampe à 4km ! Bon courage parce que ce n’est pas prêt de s’arrêter…
KM 6 : le début des ennuis
Là on tape dans le dur avec la fameuse côte des gardes. Une côte de 2km de long et un dénivelé positif de je ne sais combien … Rappel topographique du parcours :
Je me revois encore au pied de la côte avec ma bouteille d’eau et mon petit sucre (il y avait un ravitaillement quelques mètres avant la côte). Et je m’entends dire au chéri « Bon c’est parti pour de vrai ! rien à faire je la fais en courant mais je lâcherais pas! »
Oui oui… Au final, la côte des gardes a eu raison de ma cheville gauche après 500 mètres. J’ai dû la finir en marchant, soit 1,5km de marche et pas fière du tout. Elodie 0 – Côte de la mort 1
Le chéri lui, l’a fait en courant et m’a même attendue au sommet !
Sans compter cette envie pressante qui est toujours là ! Du coup au 3ème ravitaillement juste après la côte, comme dans les dessins animés, je vois un mirage en plein désert : des WC ! Et bien oui là j’ai fait un sprint mais j’ai quand même dû faire la queue 3 longues minutes ! Et chéri lui, m’a encore attendu ! (trop sympa !)
C’est la première fois pour moi que je m’arrête en pleine course pour utiliser des toilettes. Mais bon sang que ça m’a fait du bien ! Alors là je me dis que le plus dur est passé, qu’il reste que du « plat » jusqu’à l’arrivée. J’essaye de ne pas ruminer ma défaite dans la montée précédente et de me concentrer sur ce qui arrive. La cheville est douloureuse mais je me dis que ça va le faire, que j’ai bien fait de marcher pendant la côte.
KM 13 : c’est presque fini
Jai un bon rythme du 8ème au 13ème km. Je me sens mieux. J’oublie ma cheville même si elle reste douloureuse et me concentre sur ma musique. C’était sans compter sur la dernière grosse côte, qui m’a complètement cassée.
Là c’est vraiment le drame car je sens que ma cheville n’est pas prête, que je n’ai pas assez travaillé en côte. C’était mon point faible avant ma blessure et malheureusement la tendinite m’a encore plus échauffée face au travail avec fort dénivelé. Je monte encore une fois cette côte en marchant pendant que le chéri continue en courant et m’attend au sommet.
Une fois en haut, ma cheville me fait toujours mal et je sais qu’il me reste encore 2,5km à parcourir. J’ai un goût de sang dans la bouche, une pointe au coeur, la douleur remonte de la cheville au genou mais je ne veux pas lâcher. Pas si près du but. Alors je m’accroche. Mon homme reste avec moi et me demande si ça va toutes les 5 minutes alors que je n’en peux plus.
Le dernier kilomètre est sans doute le plus difficile. Je ne peux quasiment plus plier ma jambe gauche sans avoir une douleur mais je cours toujours. J’ai envie de pleurer tellement cette dernière ligne droite me parait sans fin (et pour le coup c’est littéralement une ligne droite !).
Le chéri me prend par la main (et me la broie au passage) tout en m’encourageant. Je suis clairement à la limite mais je m’arrache quand même. Parce que je ne veux pas finir sur un échec…
Le premier stop après ça, il a été pour la récupération du sac avec médaille et bouteille d’eau. Le deuxième: sur la table des kinés et podologues qui étaient présents à l’arrivée. Grâce à eux et à mes tongs restées dans mon sac de sport (yeah!!), j’ai pu rentrer chez moi. J’ai eu de bonnes courbatures pendant 2 jours après la course mais tout est rentré dans l’ordre grâce à des massages quotidiens avec mon huile à base d’arnica et des baskets confortables.
Paris-Versailles 2015 restera gravée dans mon esprit comme ma course la plus difficile. Mais en dehors des pépins physiques, c’est vraiment une très belle course avec un parcours vraiment challengeant tout en restant appréciable. Courir dans Paris puis la forêt, se faire encourager par les scouts tout au long de la route mais aussi les riverains.
Je reste positive car j’ai marché près de 3km sur une course qui en fait 16 au total et j’ai fini en 1h52. Très fière d’avoir fini cette course alors que je m’étais inscrite en avril et que j’ai eu une vraie coupure pendant 3 mois. La reprise a été très dure mais je me suis prouvée que le mental était là quand le corps ne suivait plus.
Et évidemment, quelques heures plus tard, je pensais déjà à la prochaine course (les 10KM Paris Centre le dimanche suivant…) et à l’édition 2016 de Paris-Versailles. Parce que oui, je me suis jurée de la faire sans douleur l’an prochain, plus préparée que jamais !
Et vous, vous y avez participé ? Quelles courses vous ont marquées par leur difficulté ?
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